vendredi 25 juillet 2014

La French Tech rayonne jusqu’en Asie

De passage au Vietnam, Fleur Pellerin découvre et approuve le mouvement La French Tech Viet.

De retour de son voyage en Australie pour le G20, la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur a fait une escale de deux jours au Vietnam. Venue rencontrer les jeunes VIE (Volontariat International en Entreprise) lors d’un cocktail à l’ambassade de France à Ho-Chi-Minh Ville le 20 juillet, Fleur Pellerin découvre parmi la centaine d’invités un certain nombre de personnes portant un badge « French Tech Viet ».

Le pot du consul hacké

Une trentaine d’entrepreneurs français installés au Vietnam ont pour ainsi dire « hacké » l’évènement officiel pour lancer ce mouvement spontané, la French Tech Viet qui fait écho à la French Tech en France.

Fleur Pellerin a été conquise par le concept, comme en témoigne son tweet :

Il faut dire que la French Tech, c’est un peu son bébé. Et si le numérique n’est plus sa principale occupation, elle reste attachée au rayonnement de la France dans ce domaine. Elle peut être fière de La French Tech Viet qui s’inscrit dans cette démarche de promouvoir l’excellence de la tech française dans le monde.

Le soir-même elle postait sur sa page Facebook :
« J’ai enfin de riches échanges avec la communauté française présente dans ce pays – les Français au Vietnam, nos 60 jeunes qui y sont partis en VIE (Volontariat International en Entreprise, suivis par Ubifrance), la FrenchTechViet !... Ensemble, nous devons faire gagner nos entreprises françaises et donner envie aux investisseurs vietnamiens de miser sur la France et ses atouts ! »


Le lendemain, Fleur Pellerin rencontrait de manière plus officielle les représentants de la French Tech Viet lors d’un meeting au Sofitel. L’occasion pour le mouvement de présenter les grandes lignes de leur projet. Sans s’engager concrètement, la secrétaire d’Etat a approuvé l’initiative et annoncé qu’elle soutiendrait le projet. Elle attend maintenant à voir le modèle économique.

Mais qu’est-ce donc, La French Tech Viet ?

« La French Tech Viet vient booster l’innovation et l’entrepreneuriat, en s’appuyant sur les expertises et la complémentarité depuis le Vietnam. » C’est ainsi que les initiateurs définissent leur projet. Petit retour sur la genèse du mouvement.
Le Vietnam ouvre des opportunités intéressantes pour les créateurs d’entreprise high-tech : compétences locales bon marché et de qualité, marché du numérique en pleine expansion notamment sur le mobile, qualité de vie, passé historique entre les deux pays…
Pour les entrepreneurs au Vietnam, il existe des structures comme les CCI française et européenne. L’EID (Entreprendre Investir Développer) et PME Corner par exemple sont deux dispositifs organisés par Julien Brun, administrateur et vice-président de la CCIFV (Chambre de Commerce et d’Industrie Française au Vietnam), et qui permettent aux porteurs de projets de rencontrer des investisseurs. On voit également fleurir des initiatives locales telles que les Barcamp Saigon, TechCamp, Agile Vietnam, Fablab Saigon, Girl Geek dinner...
Bref, ça bouge, mais les entrepreneurs français restent relativement isolés. Pourtant, la communauté tech existe : plus de 300 personnes, une cinquantaine de startup.
Plusieurs conjonctures vont favoriser l’émergence du mouvement : un projet de création d’un French Tech Hub Asie, un projet de Maison de la France à Ho Chi Minh Ville dans laquelle un étage pourrait être réservé aux startups, et enfin la visite de Fleur Pellerin au Vietnam. C’est sans doute ce dernier évènement qui déclenche la mobilisation.
Une petite communauté se forme autour de Kevin Villareal et Nicolas Embleton, deux startupers ainsi que d’Anaïs Victor, Quynh Huong Duong et Sylvain Pierre tous trois d’Officience et impulsée par Duc Ha Duong, d’Officience à Paris.

Nicolas Embleton et Kevin Villareal, deux des membres fondateurs de la French Tech Viet
Kevin Villareal est un peu l’initiateur du mouvement. Installé au Vietnam depuis 5 ans, il travaille d’abord pour Elca, une entreprise suisse puis décide tout récemment de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en créant le service diMovie.vn, un équivalent d’Allociné et de cinemur.fr pour le marché vietnamien. A ce titre, il incarne l’entrepreneur français au Vietnam nouvelle génération, qui se lance sans grands moyens sur le marché émergeant du numérique. Son projet est sélectionné par l’EID et c’est à ce titre qu’il est invité au cocktail et au meeting avec Fleur Pellerin. Pour Kevin, la French Tech Viet c’est « la complémentarité entre nos deux pays et je ne parle pas seulement de l'expertise versus le coût de la vie pour les startupers et du travail pour les entreprises mais du fait que les vietnamiens entreprennent de manière décomplexée là où nous attendons tout du gouvernement. »
Nicolas Embleton est installé au Vietnam depuis 10 ans. Consultant en ingénierie logicielle et CTO pour des entreprises implantées localement, il fonde la startup Datafield spécialisée en collecte de données. Pour Nicolas, la French Tech Viet pourrait être un moteur de l’innovation, de création de propriétés intellectuelles qui pourraient intéresser des investisseurs français ou étrangers. Les Japonais par exemple sont très friands de robotique et il existe une véritable compétence française dans ce domaine. Ho-Chi-Minh Ville pourrait être la plate-forme tech en Asie, avec des labos de recherche soutenus par des groupes français.

Devenir le French Tech Hub Asie

L’objectif de cette communauté est de rassembler les membres de la communauté French Tech installés au Vietnam, pour stimuler l’entrepreneuriat en s'appuyant sur la complémentarité des expertises et des environnements socio-économiques entre la France et le Vietnam. A terme, l’ambition est de devenir la French Tech Hub pour l’Asie, à l’image du French Tech Hub de San Francisco inauguré en février dernier.
En quelques jours un groupe Facebook est lancé, un logo est créé en détournant gentiment le logo officiel de la French Tech avec un chapeau conique, et les bases de la vision sont jetées. La mission est encore floue, mais le groupe envisage déjà du networking, du mentoring, du soutien technique et du coaching pour les démarrages de projet.
Grâce au soutien de Jérémy Odoux, fondateur du Club VIE et Guillaume Crouzet directeur de la CCIFV, le groupe de techs aux chapeaux coniques aura l’occasion d’approcher Fleur Pellerin, avec le succès escompté et d’obtenir un meeting de 45 minutes le lendemain.
Le mouvement est lancé et approuvé. La balle est désormais dans le camp de la French Tech Viet qui doit transformer cet essai pour devenir le French Tech Hub Asie. Maintenant, les membres attendent de pied ferme la visite d’Axelle Lemaire. Leur secrétaire d'Etat officielle connait bien en effet le Vietnam pour y avoir vécu un temps. D'ici-là, les projets des uns et des autres auront eu le temps d'avancer voire d’éclore.
Hashtag : #frenchtechviet

Pour insérer le logo de la French Tech Viet sur sa photo de profil : OME Android et OME iOS

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